Vous êtes énervé. Frustré. Et dépité. Oui, tout ça en même temps. Par ce qu’encore une fois, vous n’avez pas su vous affirmer. Vous n’avez pas trouvé la force de dire non. Et maintenant, vous regrettez. 

Résultat : vous devez aller chercher Loïc à l’aéroport dimanche matin. Alors que vous aviez prévu de faire un bon footing. Et bien entendu, vous n’en avez aucune envie. Mais c’est trop tard. 

Guérissez votre phobie sociale 

MON HISTOIRE & ma méthode

  • Mes fiches pratiques contre l'anxiété
  • 1H de formation vidéo 100% offerte
  • Des exercices progressifs et naturels

Savoir dire non peut paraître banal chez certains, et terriblement difficile chez d’autres. Croyez-moi, le nombre de fois où j’ai dit oui tout en pensant le parfait contraire se compte par centaines. Mais ça, c’était avant. 

Aujourd’hui, dire non gentiment ou poliment ne me pose plus de problème. Comment j’ai fait ? 

J’ai pris la décision du jour au lendemain. 

Non, je rigole. Ça, c’est dans les films. En vrai, c’est plus compliqué. 

C’est précisément le sujet de cet article. À la fin de celui-ci, vous aurez toutes les clés en main pour savoir dire non en toutes circonstances. Et surtout, sans culpabiliser. 

Savoir dire non : êtes-vous concerné ? 

Vous avez 10/10 : vous savez probablement très bien dire non, et vous affirmer si nécessaire. 

Vous avez 8 ou 9 : il vous sera utile de relire cet article, même si vous semblez n’avoir aucun problème flagrant pour dire non en toutes circonstances. 

Vous avez moins de 8 : vous ne savez pas dire non sans vous confondre dans l’embarras. Alors vous dites oui. Cet article vous sera d’une grande utilité. Vraiment. 

Pourquoi apprendre à dire non ?

Savoir dire non poliment est indispensable. Pour vous protéger. Poser vos propres limites aux autres. Ou encore éviter de vous laisser envahir par des demandes abusives. 

Être incapable d’opposer le moindre refus, c’est se mettre dans la position d’une maison sans fenêtre ni porte : le vent, la pluie et la neige peuvent venir mouiller votre sol et abîmer les fondations. Apprenez fermer vos portes et vos fenêtres. Quand les autres sont sur votre territoire intime, vous n’êtes pas obligé de leur dire oui. Vous devez penser à préserver votre intégrité. C’est pour cela que vous leur direz non. 

Dans la vie quotidienne, vous direz non au calendrier de la poste si vous n’en voulez pas. Dans vos relations professionnelles, vous direz non à un collègue ou à un supérieur qui décidément vous en demande trop. Dans vos relations amicales, vous refuserez de prêter de l’argent à un ami dépensier et peu scrupuleux. Et si c’est votre conjoint qui vous demande de faire ce que vous ne souhaitez pas faire, vous refuserez aussi. 

Il existe une position intermédiaire entre l’acquiescement systématique à tout ce qu’on vous demande et le refus systématique : c’est la négociation, qui est souvent souhaitable, en particulier dans le monde du travail. Mais avant de savoir négocier, voyons comment apprendre à dire non. 

Guérissez votre phobie sociale 

MON HISTOIRE & ma méthode

  • Mes fiches pratiques contre l'anxiété
  • 1H de formation vidéo 100% offerte
  • Des exercices progressifs et naturels

Savoir dire non : votre plan d’action en 5 étapes

Avant de nous attaquer au plan d’action, retenez  ces trois idées fortes : 

Lorsque vous ne souhaitez faire quelque chose, vous avez le droit de vous opposer franchement. Ne dites pas OUI MAIS, dites NON. 

Vous ne devez jamais vous sentir obligé de vous justifier. Vous avez souvent de très bonnes raisons pour refuser quelque chose à quelqu’un. Mais, si vous vous justifiez, vous inciterez votre interlocuteur à vous en demander encore plus, ce qui rendra votre refus de plus en plus difficile. 

Si négociation il doit y avoir, et c’est effectivement souvent le cas et souvent votre intérêt, cette négociation ne se fera qu’une fois que vous aurez refusé la première demande. Il faut montrer à l’autre que vous refusez sa proposition pour l’amener à vous en faire d’autres et à négocier. 

Bien. Maintenant que ces trois idées sont dans votre esprit, voyons les cinq étapes de votre plan d’action. Et vous savez quoi ? Bonne nouvelle. La plupart du temps, vous n’aurez pas besoin d’aller plus loin que la troisième. Seulement 10 % des cas demanderont de passer par les étapes 4 et 5.

Savoir dire non d’emblée

Cela suffit dans 80 % des situations. Votre interlocuteur n’insistera pas et respectera votre refus. 

Répéter non

Répéter non selon la méthode du « disque rayé ». « Je vous le répète, ma réponse est non. » Jointe à la première, cette deuxième étape résout 90 % des problèmes. 

Manifester de l’empathie

Si vous souhaitez faire un refus plus doux, vous devez montrer à votre interlocuteur que vous avez compris sa position par l’empathie. Par exemple, à un ami qui vous demande de l’argent, vous commencerez par dire : « Je suis vraiment désolé d’apprendre tes difficultés », puis, si vous ne voulez pas lui prêter d’argent pour une raison ou une autre, vous ajouterez en disque rayé : « Mais je ne souhaite pas te prêter d’argent. » 

Exprimer ses émotions négatives

Devant l’insistance de l’interlocuteur, vous direz : « Cela me gêne que vous insistiez. » Vous pouvez aussi le formuler ainsi : « Cela fait deux fois que je vous dis non. J’aimerais que vous teniez compte de mon point de vue. » Cette étape 4 est à réserver aux situations où l’autre insiste beaucoup et ne vous écoute pas. Ce faisant, il se montre agressif envers vous et ne respecte pas vos droits. Il faut donc le mettre face à une sorte de « mur émotionnel » et vous servir de vos émotions négatives (le malaise qu’il déclenche chez vous en insistant) comme d’un rempart. 

Mettre fin à la discussion

Si l’autre, malgré tout, continue à persister, ce qui est heureusement très rare, vous pouvez mettre fin à la discussion par une phrase du type : « Ma réponse est définitive : c’est non. » Vous pourrez y ajouter un geste de refus comme lui tendre la main et fermer la porte ou lui tendre la main en disant : « Au revoir, monsieur. » 

Quelques situations délicates

Vous êtes face à un ami

Exprimer ses difficultés à savoir dire non est extrêmement efficace pour faire comprendre à l’autre que vous souhaiteriez qu’il n’insiste pas davantage. Par exemple, à une amie très affirmée, voire un peu agressive, qui vous demande avec insistance de garder ses enfants alors qu’elle sait très bien que vous n’osez pas refuser, vous pouvez répondre : « Je suis vraiment désolée d’avoir à dire non. D’autant que, comme tu le sais, cela m’est très difficile de refuser un service. Mais ça ne m’arrange pas de garder tes enfants samedi matin. » Vous restez ferme, mais vous lui montrez que vous êtes ennuyée pour elle, ce qui est une façon de la respecter. 

Vous avez affaire à un manipulateur

Recadrer son interlocuteur permet de réagir fermement face à des comportements de manipulation. Si, par exemple, votre ami vous dit : « Si tu ne me prêtes pas 500 euros, c’est que je ne peux pas compter sur ton amitié ! », sachez lui répondre : « Mon amitié, tu peux compter dessus, mais, pour les 500 euros, la réponse est non. » Un comportement manipulateur consiste à mélanger deux messages, deux niveaux différents. Dans le cas présent, on mélange le fait que vous prêtiez de l’argent et que vous soyez un ami. Le recadrage vous permet de distinguer les deux messages pour pouvoir vous mettre dans la possibilité de répondre oui à l’un et non à l’autre. Vous répondez oui à la poursuite de l’amitié, mais non au prêt des 500 euros. Avec cette technique, vous montrez à l’autre qu’il vous manipule et vous sortez de la contrainte. 

Vous voulez revenir sur un oui

Savoir dire non après avoir dit oui. Vous voyez surement de quoi je veux parler. Vous savez dire non, mais pas sur le moment. Les choses vont trop vite, et un « oui » sort automatiquement de votre bouche. Et c’est trop tard pour faire machine arrière… Vraiment ? 

Pourtant, il est souvent possible, dans la vie courante, de revenir sur ses pas, de recontacter l’autre pour lui expliquer qu’on a changé d’avis. Cela demande néanmoins un niveau d’affirmation de soi élevé, dans la mesure où vous remettez en cause votre première parole. 

Il faudra bien penser à vous excuser car vous allez poser un problème à votre interlocuteur : il comptait sur votre oui, et vous lui apprenez qu’il va devoir s’arranger autrement. Je vous conseille d’être très empathique, de bien respecter ses émotions et de bien insister également sur vos propres émotions. Vous pouvez dire : « Je suis désolé, j’ai accepté trop vite. En fait, je dois refuser votre demande (refus après avoir dit oui). Je comprends que mon changement d’avis vous dérange (empathie), mais je dois vous dire non (disque rayé). » Vous remarquerez que, même si votre revirement embarrasse l’autre, vous n’êtes pas obligé de justifier votre position. 

Savoir dire non : à vous de jouer !

Chassez vos préjugés

Souvenez-vous : ce sont souvent des pensées négatives qui vous empêchent de dire non. Ne les laissez pas faire. 

pensées négatives savoir dire non

Classez vos refus par ordre de difficulté

Prenons l’exemple de Louis. Voici son classement des refus qu’il aurait à faire, avec le degré de difficulté correspondant. 

la force de dire non tableau

Progressez étape par étape et notez vos progrès

Pour reprendre notre exemple, Louis a commencé par s’entraîner sur les refus dont la difficulté était inférieure ou égale à 25. Vous aussi, procédez de cette façon : progressivement. Ces tableaux vous permettront de savoir régulièrement où vous en êtes. 

Quelques particularités

À la différence des demandes, on ne choisit pas le moment où on va dire non. Il faut donc attendre que les situations de refus se présentent pour pouvoir s’exercer.

Pour vous préparer, n’hésitez pas à vous entraîner à savoir dire non avec des amis ou avec des collègues sous forme de jeux. Vous verrez, cela peut être très amusant. Là encore, entraînez-vous sur des exemples pas trop difficiles, d’intensité inférieure ou égale à 30.

Comme je l’ai indiqué, il vous arrivera probablement très souvent de ne pas arriver à dire non sur le moment et de le regretter ensuite. Dans la plupart des cas, ce n’est pas très grave et on peut rappeler ou retourner voir son interlocuteur en lui disant : « Tu sais, j’ai répondu oui un peu trop rapidement. En fait, je souhaite dire non… ». Reprenez alors les techniques de refus que nous avons vu plus haut. 

L’art de la négociation

Partez sur de bonnes bases

Il est bien des cas dans la vie moderne où il est utile de négocier. Je vous rappelle d’abord que la négociation doit venir après que vous avez dit non. Si vous négociez avant, votre négociation sera bien mal partie ! Mais, après avoir dit non, il est souvent utile, par exemple dans le domaine professionnel, de chercher avec votre interlocuteur une solution. Il y a deux possibilités : soit vous proposez une solution, soit vous amenez votre interlocuteur à vous en proposer une : tout dépend de sa souplesse. 

Si vous avez un interlocuteur ouvert et prêt à accepter une solution, alors vous pouvez vous-même proposer la solution. 

Si vous avez un interlocuteur fermé et si vous vous doutez qu’il va refuser tout ce que vous lui proposerez, il faut alors maintenir votre refus persistant jusqu’à ce qu’il propose lui-même une solution. Faute de quoi, vous risquez de voir saccager toutes les solutions que vous allez proposer.

Vos quatre étapes

Reformulez clairement les positions des deux interlocuteurs

Si j’ai bien compris, vous ne souhaitez pas que je m’absente ce soir à 16 heures, car il y a un travail à faire de manière urgente. En revanche, vous ne seriez pas contre le fait que je sorte plus tôt un autre soir de la semaine afin que je puisse effectuer la démarche dont je vous ai parlé. C’est bien, ça ? 

Consolidez les points d’accord, même si ceux-ci sont peu importants

Si j’ai bien compris, nous sommes tous deux d’accord sur le fait que l’urgence, c’est mon travail de ce soir, qu’une sortie prématurée à 16 heures doit rester exceptionnelle au niveau de l’entreprise, mais que vous êtes d’accord sur le principe pour que je prenne deux heures si cela reste exceptionnel et si je suis discret. C’est bien cela ? 

Cherchez des alternatives qui soient admises par les deux parties

Écoutez, monsieur, cela me gêne vraiment de ne pas pouvoir sortir ce soir plus tôt, mais je comprends aussi vos raisons et je vous propose, si vous en êtes d’accord, de venir très tôt demain matin et de sortir demain soir à 16 heures, qu’en pensez-vous ? 

Finissez la discussion de manière positive

Il est toujours extrêmement important de terminer une discussion de manière positive même si cette discussion a été l’objet d’opposition ou de conflit. Cela sera d’autant plus vrai si l’on a obtenu un accord. Terminer alors de manière très chaleureuse. 

Je vous remercie vivement de me laisser m’absenter demain en fin d’après-midi, j’apprécie votre geste d’autant que je suis conscient de l’énorme quantité de travail fourni par l’entreprise actuellement. 

Récapitulons : les 6 règles d’or pour savoir dire non

 

  • Apprenez à refuser : c’est indispensable pour vous respecter vous-même et vous sentir bien. 

 

  • Chassez les nombreux préjugés qui vous empêchent de dire NON. 

 

  • Pour refuser, dites NON, répétez-le et exprimez votre malaise si l’autre insiste. 

 

  • Respectez bien, grâce à l’empathie, les besoins de votre interlocuteur, en particulier dans les relations importantes (professionnelles, amicales ou intimes). 

 

  • Cherchez le plus souvent possible un compromis équilibré grâce aux techniques de négociation (mais vous devez avoir exprimé votre refus d’abord !).

 

  • Évitez le plus possible de vous justifier pour refuser. 

Guérissez votre phobie sociale 

MON HISTOIRE & ma méthode

  • Mes fiches pratiques contre l'anxiété
  • 1H de formation vidéo 100% offerte
  • Des exercices progressifs et naturels

  • Le nombre de fois ou je me suis retrouvé dans de situations pas possible à cause d’un oui… je vais commencer dès maintenant le processus que tu décris 🙂