Comment définir le bien-être au travail
Si le bien-être au travail fait l’objet d’un intérêt accru de la part des chefs d’entreprises, ce n’est pas sans raison. Et si le salaire a toujours été, et reste encore un critère déterminant, la question de la rémunération n’est à elle seule pas suffisante pour garantir l’épanouissement du salarié. Un salarié qui se sent bien au sein de l’entreprise qui l’emploie est un salarié motivé, performant, un salarié qui se rend sur son lieu de travail dans un état d’esprit positif.
L’ Organisme Mondial de la Santé définit d’ailleurs le bien-être au travail en ces termes : «état d’esprit dynamique, caractérisé par une harmonie satisfaisante entre les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur d’une part, et les contraintes et les possibilités du milieu de travail d’autre part». Il s’agit donc pour l’entreprise de trouver la bonne équation pour gérer ses contraintes en tenant compte des besoins et du bien-être de ses salariés. Globalement, la notion de bien-être au travail se réfère à un sentiment général de satisfaction et d’épanouissement. Cela ne doit pas être confondu avec l’état de santé.
Bien-être au travail : une composante essentielle
Après la famille, le travail est une composante essentielle de la vie de l’être humain. La question ‘’que faites-vous dans la vie’’ que l’on pose à quelqu’un lorsqu’on le rencontre pour la première fois témoigne de l’importance que l’on accorde au travail. Le travail donne du sens à la vie dans la mesure où il nous fait nous sentir utile. Il donne un statut, une identité aux individus.
Il n’est donc plus un simple gagne-pain mais un moyen de développement de soi-même. Avec les crises successives, la concurrence, les contraintes de productivité de plus en plus lourdes, ces dernières décennies ont mis à mal les entreprises, souvent prises dans un étau entre nécessité d’adaptabilité et besoin d’implication de la part de salariés dont les conditions de travail se sont souvent dégradées, avec des rythmes de production toujours plus soutenus et des perspectives d’avenir toujours plus incertaines. Pas étonnant que la question de la satisfaction et du bien être au travail soit si déterminante, pour ne pas dire cruciale.et que plus que jamais, les politiques de gestion des ressources humaines aient à cœur de rétablir un rapport de confiance entre salariés et employeur.
Les mentalités évoluent, c’est un fait, y compris dans les milieux professionnels où l’on assiste à la mise en place de nouvelles stratégies d’attractivité, notamment à travers une série d’actions qui visent à accroître la motivation et le sentiment de satisfaction du salarié.
L’importance du bien-être au travail
Une grande partie de notre temps est dédiée au travail. Il semble donc normal que l’on ait envie de se sentir bien dans son espace professionnel. De récentes études ont montré que la rémunération n’est pas plus importante que la santé ou le bien-être du salarié, au contraire. Comme nous l’avons déjà souligné, le travail est désormais bien plus qu’une manière de subvenir à ses besoins et, s’il permet au salarié de se sentir utile, il constitue aussi pour lui un moyen de se réaliser et de s’épanouir. Or, les conditions de travail ont un impact direct sur son ressenti et sur la qualité de son travail.
Lorsqu’un salarié se sent bien, qu’il est valorisé et soutenu, il fait preuve de davantage de motivation et de productivité. Aujourd’hui les nouvelles générations de salariés cherchent le bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Plus question de s’épuiser au travail ! Il est vrai que les cas d’épuisement n’ont cessé de se multiplier de façon exponentielle au cours de cette dernière décennie. Mais aujourd’hui, le salarié a besoin de donner du sens à son travail. Charge à l’employeur alors de mettre en place les dispositifs qui s’imposent car croire que tout va bien au sein de l’entreprise simplement parce que le salarié est fidèle à son poste est une erreur ! Bore-out, burn-out et brown-out sont les nouveaux fléaux qui guettent les collaborateurs.
Bien-être au travail et performance
S’assurer du bien-être des ses collaborateurs n’est donc pas seulement une question de bon sens. C’est une nécessité fondamentale à l’heure où la perte de motivation, l’ennui, l’épuisement, les risques psychosociaux d’une manière générale sont monnaie courante. Il est aujourd’hui clairement établi que le bien-être au travail a un impact très important sur la productivité, l’absentéisme, le turn-over, mais également une importance en terme d’image et de confiance pour l’entreprise. Le bien-être au travail rend le salarié plus créatif, plus productif et last but not least, plus loyal ! S’il gagne en motivation et épanouissement, celui-ci s’implique davantage.
Enfin, il faut savoir qu’il y a retour sur investissement des sommes allouées à l’amélioration des conditions de travail. L’absentéisme coûte cher aux entreprises. Investir dans le bien-être réduit clairement les pertes liées à des taux d’absentéisme trop élevés. Accroître la motivation des collaborateurs n’est donc pas chose vaine. Dont acte ! Encore faut-il réunir les conditions pour créer l’espace idéal à leur épanouissement. Il en va de l’intérêt de l’entreprise. Celle ci doit adopter un nouveau mode de management en remettant l’humain au cœur de sa stratégie d’entreprise. Très bien, direz-vous, mais quelles sont les recettes du bien-être au travail ?
Comment améliorer la qualité de vie des salariés ?
Les stratégies gagnantes en 5 points
Ecouter
L’intérêt porté à la tâche bien accomplie et au salarié lui-même est très souvent cité comme critère de reconnaissance par celui-ci. Un salarié n’est pas une machine que l’on n’a qu’à programmer pour fonctionner ! Certains patrons ou managers ont tendance à l’oublier. Porter une attention particulière et sincère à un salarié le valorise. Ne plus être transparent aux yeux de sa hiérarchie, avoir le sentiment d’exister, de contribuer au développement de l’entreprise, d’apporter sa pierre à l’édifice, cela compte, et beaucoup, pour le salarié. Et si les remerciements et les encouragements se font souvent rares, il faut garder à l’esprit qu’ils dopent la motivation, le sentiment de satisfaction et d’appartenance à l’entreprise ainsi que la positivité du salarié.
S’intéresser à son travail (car combien de chefs d’Entreprise ne savent même pas ce que font leurs propres salariés ou ne les connaissent pas !), être à son écoute aussi bien pour ses interrogations que pour ses doléances ou encore ses suggestions (c’est ça aussi le management participatif), lui poser des questions sur son travail, ses aspirations, ses passions, ses hobbies, le complimenter, toutes ces ‘’petites’’ (grandes) actions sont la marque de l’intérêt porté à son égard. Il y a toujours une bonne occasion pour rassurer, féliciter, encourager à poursuivre les efforts. Quelques mots suffisent parfois pour construire des relations saines et fructueuses.
Créer un environnement agréable et fonctionnel
Pas de doute, un espace professionnel agréable, confortable et fonctionnel contribue au bien-être. Est-il besoin de le dire, un salarié préfère travailler dans un environnement convivial, lumineux, aéré, propre.
Il convient dès lors de mettre en place un certain nombre d’actions qui visent à favoriser le travail, la concentration, la bonne ambiance et réduire autant que possible les éventuelles tensions. Si l’espace de travail est adapté aux tâches qui incombent au salarié, il les accomplira d’autant mieux. L’on pourra donc penser à installer un éclairage adapté (sachant que l’exposition à la lumière naturelle est toujours préférable) ainsi que des équipements ergonomiques (pour se prémunir des mauvaises postures et des mauvais gestes) agrémenter l’espace de plantes, soigner la décoration (sols, murs, couleurs), proposer du mobilier de rangement adéquat (eh oui, le désordre a un effet négatif sur le mental !).
Et si les locaux disposent de suffisamment d’espace, pourquoi ne pas en profiter pour en dédier une partie à un espace de convivialité ou de relaxation ? Cela permettra aux salariés de se retrouver pour un instant de détente. Il suffit de laisser libre-court à son imagination, ou mieux encore, d’impliquer et de rendre acteurs les salariés eux-mêmes. Ils ne manqueront pas d’idées pour améliorer leurs propres conditions de travail.
Remettre l’humain au cœur du projet
Tout cela est bien beau, mais à quoi bon mettre à disposition de magnifiques locaux si l’humain n’est pas au centre du sujet ? Les salariés sont plein de ressources, c’est une donnée à prendre en compte ! D’où l’intérêt d’impliquer le personnel jusque dans le processus de décision. C’est ce que l’on appelle le management participatif. Sans l’imposer aux salariés, on incite les collaborateurs à prendre des décisions et à les laisser fixer leurs propres objectifs.
Ce processus donne une plus grande autonomie au salarié qui n’est plus qu’un simple acteur de l’entreprise. Il devient lui-même décisionnaire sans l’intervention de sa hiérarchie. Ainsi, le salarié participe davantage à la vie de l’entreprise? Cela lui procure un sentiment de satisfaction et de reconnaissance étant donné sa très forte implication. Cette ‘’délégation de pouvoirs’’ aux salariés est gage de réussite de l’entreprise. En favorisant les échanges et la communication, le management participatif est un véritable ticket gagnant en effet. Il permet aux salariés de mutualiser leurs compétences, de renforcer leurs liens, de faire disparaître les tensions. Il permet au salarié de devenir acteur de son bien-être au sein de l’entreprise. Ce n’est pas pour rien qu’un bon nombre d’Entreprises a déjà opté pour ce mode de gestion.
Offrir des formations, des missions stimulantes
Une autre manière de valoriser les collaborateurs est de leur proposer des missions stimulantes. Rien de tel pour renforcer leur motivation ! En mettant en avant leurs forces, leurs qualités et leurs compétences, on témoigne de la confiance envers eux. Cela revient à dire que l’on croit en eux pour la mission qui va leur être confiée. Leur réussite rejaillit ainsi sur la réussite de l’entreprise. C’est adopter une attitude positive qui renvoie à l’image positive que l’on se fait d’eux. Cette représentation positive agira comme un stimulant.
La formation professionnelle quant à elle, offre de nombreuses opportunités pour les salariés afin de s’épanouir plus au travail, et de ne pas tomber en phobie sociale (dont les chiffres sont assez étonnants). Elle est un moyen d’adaptation au poste de travail et aux contraintes d’évolution soumises au marché du travail. Ainsi, en actualisant ses compétences, le salarié reste compétitif et performant tandis que l’employeur fidélise ses employés qui voient souvent une belle opportunité de devenir un expert dans un domaine particulier, d’obtenir une promotion, de faire carrière au sein de l’emprise et qui, de fait, peuvent davantage se projeter, même si, pour certains la formation professionnelle prépare à une reconversion totale. Un atout donc pour l’employé qui accède à un véritable accélérateur de carrière, et pour l’employeur qui, par ce biais, se dote de collaborateurs plus performants.
Un brin d’originalité
Qui a dit que travailler ne pouvait pas rimer avec s’amuser ? Les salariés ont besoin de sentir que l’on se soucie de leur qualité de vie. Pourquoi alors ne pas leur proposer des activités qui sortent un peu de l’ordinaire pour booster leur bonheur au travail ? Fédérer les équipes grâce à une activité team building (ateliers de cuisine, discussions, escape game, baby foot, cours de yoga… Les idées ne manquent pas pour motiver les salariés. L’objectif étant de resserrer la cohésion d’une équipe, d’en renforcer les liens et ainsi augmenter l’efficacité. L’employeur améliore la productivité des salariés au travail et réduire stress, épuisement, turn-over. absentéisme etc..
Bref, un salarié insatisfait à son travail est un salarié improductif. La recherche de son bien-être est primordiale aussi bien pour l’employeur que pour le collaborateur. Le bien-être au travail est à la fois objectif et vecteur de performance. Il n’est donc plus une option !