Les causes de la phobie sociale… vaste sujet.
Il n’existe pas « une chose qui serait la cause de tout« .
C’est beaucoup plus complexe que ça, et je préférais vous prévenir.
La phobie sociale fait partie de la grande famille des troubles anxieux, et est complexe.
Vous imaginez bien que les facteurs déclenchants de la maladie sont eux aussi compliqués.
Les sources sont multiples, différentes selon les profils, et même les experts ne sont pas tous raccord sur certains points.
Voici donc les 4 principaux modèles explicatifs des causes de la phobie sociale.
A vous de faire votre choix, et d’adapter ces modèles à votre propre personne.
Trouver les causes de la phobie sociale, de votre phobie sociale, est avant tout un travail à faire sur vous même, que personne ne pourra faire à votre place.
Je suis simplement ici pour vous donner des pistes, une trame à suivre.
Je vous laisse faire le reste.
Alors c’est parti !
1- Les causes de votre phobie sociale selon Kagan
Kagan explique les causes de la phobie sociale par ce qu’il appelle « l’inhibition comportementale« .
Il montre que les enfants inhibés (qui ont une attitude de replis sur soi) ont beaucoup plus de chances de développer une phobie sociale à leur adolescence.
Je me reconnais dans cette cause-là. Lorsque j’étais petit, j’étais en partie sourd, au point de me faire opérer plusieurs fois (trois exactement) des oreilles.
Étant donné que je n’entendais pas grand-chose, parler avec les autres enfants de mon âge devait ne pas être très agréable.
D’après mes parents, j’étais donc plutôt solitaire, et ne parlais pas beaucoup.
D’après Kagan, j’avais donc un comportement inhibé.
Cette hypothèse de l’inhibition comportementale a été de nombreuses fois validée par des travaux étalés sur plusieurs années (Eisenberg et Fabes en 1992, Bruch en 1995…)
Schwarz en 1999 démontre qu’un enfant inhibé à 2 ans double le risque de développer une phobie sociale à 13 ans !
2- Les causes de votre phobie sociale par la génétique et l’environnement
En 1992, Kendler mène une étude sur des jumelles. Il découvre alors l’existence d’une hérédité de la phobie sociale, avec une présence chez les deux jumelles d’environ 20%.
Le risque que des enfants de parents phobiques sociaux développent eux aussi cette maladie est plus élevé de 26% d’après une étude réalisée par Stein et Chavira (1998).
Mais les explications divergent selon les experts.
Selon Bögels (2001), les parents phobiques sociaux s’exposeraient très peut, et ainsi n’exposeraient que très peut également leurs enfants.
Ceci expliquerait l’apparition de phobie sociale chez les enfants de parents atteints de la pathologie.
Une autre étude de 1985 définit que la timidité chez les parents adoptifs est corrélée à la timidité chez l’enfant adopté.
Cela suggérerait une transmission de cette timidité par l’apprentissage et non par la génétique.
Georges (2015) développe une nouvelle hypothèse qui met d’accord bon nombre de psychiatres.
Celui-ci affirme qu’il est compliqué de savoir dans quelle mesure l’enfant ou les parents influent les uns sur les autres.
Finalement, les deux parties seraient impliquées : un enfant naturellement inhibé engendre des comportements plus protecteurs des parents. Et ces comportements protecteurs aggraveraient le comportement de retrait de l’enfant.
3- Les causes de votre phobie sociale par le cerveau
Savez-vous ce qu’est l’amygdale ?
Non, je ne parle pas de celles qui se trouvent dans votre gorge. Je parle de celles que vous avez entre vos deux oreilles.
L’amygdale est une partie de votre cerveau tout près de l’hippocampe, dans la partie frontale du lobe temporal.
C’est grâce à elle que vous ressentez toutes vos émotions, et notamment la peur.
Si un soir dans la rue une personne suspicieuse vous regarde bizarrement, votre coeur s’emballera. Aucun doute que votre amygdale est plus qu’active !
Et en 1998, Bibaumer se plonge dans des études ayant pour sujet les problèmes de fonctionnement de… l’amygdale.
Il en vient à la conclusion que, si le seuil d’activation de l’amygdale est plus bas que la moyenne des autres personnes, alors des situations banales seront jugées dangereuses et alors évitées.
La bonne nouvelle, c’est que suite à une thérapie cognitive et comportementale (TCC), on observe une diminution de l’activité de l’amygdale (Goldin, 2013).
4- Les causes de votre phobie sociale par la psychologie
Plusieurs dizaines de modèles ont été proposées au fil des années.
Mais vous n’avez pas envie de passer des heures à les décortiquer pas vrai ?
Ça tombe bien, j’ai synthétisé pour vous les modèles les plus connus et reconnus de la phobie sociale.
Pour Beck (1985), c’est en vivant certains événements que l’enfant apprend des schémas cognitifs qui sont stockés en mémoire, et surévaluent certaines situations comme un danger.
Heimberg et Barlow (1991) ont une autre vision intéressante du problème.
La personne victime de phobie sociale aurait des exigences de performance dues à de multiples facteurs : biologiques, psychologiques, événements de vie, réactivité au stress…
Et elle s’aperçoit qu’elle est incapable de satisfaire ces exigences. Elle s’attend donc à ce que la situation se passe mal, et entraîne une catastrophe.
C’est par ce procédé que la personne se retrouve concentrée sur les conséquences négatives et hypervigilente aux signaux négatifs extérieurs (regard désapprobateur, mou du visage…), entraînant alors l’arrivée de l’anxiété.
À cause de cette anxiété, la performance est mauvaise, et par la suite, la personne se retrouve à éviter les situations similaires.
Pourtant, Clark et Well (1995) ont une tout autre explication.
Le phobique social voudrait donner une bonne image de lui, et a l’impression permanente de ne pas y arriver.
Encore une fois, il se focaliserait sur tous les signaux négatifs de sa performance, amenant l’apparition de symptômes d’anxiété.
Alors, quelles sont les causes de votre phobie sociale ?
Désormais, vous savez que la phobie sociale n’apparaît pas à cause d’un seul critère, mais de plusieurs. Les causes de la phobie sociale sont multiples, et peuvent être distinguées en trois catégories.
Les causes biologiques, ou il est très difficile de savoir si celle-ci nous ont influé directement. En effet, la science du cerveau n’est pas encore assez développée pour être certaine de l’influence de ces facteurs sur la phobie sociale.
Les causes sociales, ou ici, à l’inverse, il est beaucoup plus facile de se replonger dans ses souvenirs d’enfance, et d’analyser avec du recul le comportement de ses parents, des expériences que l’on a vécues, etc.
Et des causes psychologiques, qui sont débattues entre plusieurs experts en la matière. Vous avez des exigences très élevées par rapport à vous-même ? Vous voulez absolument donner une bonne image de vous-même ? Voir les deux en même temps ? Vous êtes donc en plein dans les modèles psychologiques de la phobie sociale.
Maintenant que vous connaissez les grandes lignes pour trouver les causes profondes de votre phobie sociale, attaquer la deuxième étape : vos croyances et schémas de pensées.
J’ai pendant longtemps cherché les causes de ma phobie sociale… mais j’arrivais pas à trouver !!
J’allais même voir une psy mais elle ne m’a pas aidé.
Ton article a été plus efficace que plusieurs séance, et surtout, beaucoup plus rentable 😉
Je me suis procuré ton programme pour venir à bout de ma phobie sociale, je suis étape par étape chaque module, et je sens des nets progrès.
Enfin ma motivation revient !
A +
Guillaume
Très complet !
Ca m’a bien aidé, même si ta formation est beaucoup plus complète et m’a vraiment aidé à trouver mes causes… et il y en a certaines que je ne soupçonnais même pas…
Merci pour ton travail
Votre article m’a bien aidé. Il est complet et surtout tourné pour que le grand public puisse comprendre.
Merci Quentin, grâce à vous j’essaie de m’en sortir au quotidien.
J’adore particulièrement votre chaîne YouTube
Comme vous dites, les causes de la phobie sociale sont multiples, difficile de les trouver sans aide… j’ai mis des mois avant de comprendre les causes principales. Ce qui est compliqué, c’est de réalisé que la phobie sociale ne vient pas ‘un seul évenement de vie, mais bien de plusieurs qui s’entremêlent pour développer une anxiété sociale.
Votre article l’explique très bien, merci à vous.
Laurent B.
Je suis assez daccord avec le schéma de Himberg, on voit clairement la différence entre le raisonnement d’un phobique social et une personne « normale ».
C’est vrai que quand on cherche le pourquoi du comment, c’est toujours assez flou… merci de m’avoir éclairé, très interessant. Je partage 🙂
Très intéressant, effectivement les causes sont souvent mal connues. On pense à tord que la phobie sociale provient d’une seule cause, comme si on se cassait la jambe. Alors qu’enfait, elle est le fruit de multiples facteurs.
Et oui… je me sens bien concerné. Merci de m’avoir un peu éclairé, c’est claire mais complet (chose assez rare il faut le dire)
Merci !! Très bien expliqué, j’adore tes articles 🙂
merci aurélie
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