Ça y est, elle vous l’a demandé.
« Auriez-vous du feu s’il vous plaît ?«
Vous l’aviez remarqué depuis quelques secondes, elle qui faisait le tour des personnes une clope à la main.
C’est la nouvelle assistante ? Ou bien la chargée de recrutement aux RH peut-être ?
Bref.
Elle se rapproche dangereusement de vous au fur et à mesure des réponses négatives.
Votre coeur commence à s’emballer. Votre respiration s’accélère. Vos oreilles chauffent. Vos mains tremblent toutes seules.
« Oui, tenez«
Vous arrivez à balbutier ces deux mots. Votre voix a dû paraître faible et inaudible.
Merde.
Pourquoi on ne peut jamais revenir en arrière ? Même de quelques secondes ?
« Merci beaucoup« ,
Vous esquissez un sourire.
Qu’a-t-elle pensé de vous ?
Comment vous a-t-elle trouvé physiquement ?
Est-ce que vous avez fait bonne impression ?
Non.
« Tu as été nul. Elle a vu que tu n’étais pas sûr de toi« .
Votre petite voix intérieure vous dicte encore vos pensées.
Désormais, vous serez gêné à chaque fois que vous la croiserez dans les couloirs ou à la cafette.
C’est toujours comme ça.
Anxiété sociale et relations amoureuses sont deux entités opposées.
Et encore une fois, vous en faites les frais.
Des recherches récentes ont démontré qu’un niveau élevé de phobie sociale était lié à…suspens (ou pas) :
Une mauvaise perception de la capacité à plaire.
Tiens donc.
Votre anxiété, votre angoisse démesurée dès lors qu’une personne de sexe opposé vous approche serait donc liée à votre maladie ?
Que c’est étonnant.
Anxiété sociale et relations amoureuses : comportement lors d’un flirt
Vous ressentez une très forte anxiété dès lors que vous devez parler avec un inconnu (entre autres).
Et avec les années qui passent, ça empire, pas vrai ?
Chaque situation sociale devient une épreuve.
Par exemple, une discussion avec un beau jeune homme ou une belle jeune femme. L’horreur.
C’est le type de situation que vous détestez par excellence. Tout est réuni :
- Une personne inconnue
- De sexe opposé
- Et en plus que vous trouvez attirant(e)
Votre phobie sociale va donc enclencher son mécanisme de prédilection : l’évitement.
Vous allez donc prendre soin de ne pas vous confronter à ce type de situation. Ainsi, qui dit pas de situations « dangereuses » dit pas d’anxiété.
Et selon votre niveau de phobie sociale, vous êtes confronté plus ou moins à deux types d’évitements :
- Des évitements massifs (« je n’y vais pas, je dis que je suis malade« )
- Des évitements beaucoup plus subtils (regarder ailleurs, regarder ses mains, lire quelque chose…).
Mais vous vous doutez bien que ces évitements ne vous apportent rien de bon.
D’ailleurs, ils vous gâchent la vie.
Plus vous éviter ces situations, et plus vous perdre vos techniques de communication.
Votre estime personnelle commence donc à baisser.
Certains développent des symptômes dépressifs du fait de leur isolement social.
Et lorsqu’une personne atteinte d’anxiété sociale souhaite vraiment sortir (où qu’elle est obligée), il est classique qu’avant un rendez-vous, elle tente de diminuer son anxiété en buvant de l’alcool.
L’anxiété avant le rendez-vous
Ainsi, chaque rencontre va entraîner une anxiété par anticipation, plusieurs heures voir plusieurs jours à l’avance.
Avant même votre rendez-vous, vous prévoyez que vous n’arriverez pas à le gérer.
Vous allez sans doute paraître bête, peut sur de vous, sans rien avoir d’intéressant à dire.
Tout cela, votre nullité fera que vous serez jugé et rejeté.
Ces pensées, ces « croyances » sur vous-même augmentent votre anxiété, et vous rentrez alors dans un cercle vicieux.
Planification extrême
Parfois, vous n’avez vraiment pas le choix. Vous ne pouvez vraiment pas éviter une interaction.
Vous vous mettez alors en chemin vers ce « piège social » avec des ruminations du pire qui pourrait vous arriver.
Vous tentez de planifier de manière extrême votre comportement : ce que vous allez dire, ne pas dire, comment vous aller bouger votre corps…
Et plus vous planifiez, plus votre anxiété augmente.
Vous êtes complètement bloquées dans votre anxiété et votre tentative de contrôle.
Vous avez alors une apparence artificielle, gauche, avec des phrases plaquées ou de grandes difficultés à suivre la conversation.
Pendant la discussion
Pendant votre discussion avec votre prince charmant ou princesse, vous vous observez continuellement.
Vous jugez, analysez la réaction de l’autre à l’affût de la moindre moue indicatrice d’un jugement négatif.
Ce qui est drôle, c’est que vous pouvez faire la meilleure impression du monde, si vous avez le malheur de faire la moindre chose qui ne plaît pas à votre petite voix intérieure, alors vous avez été nul du début à la fin.
Vous laissez de côté tous les signaux plutôt positifs, pour vous concentrer sur LE point négatif.
Vous êtes aux aguets de tous les gestes pouvant vous trahir, et vous pensez que si vous le voyez, alors tout le monde l’a vu également et en a déduit quelque chose.
Pas très rationnel, n’est-ce pas ?
Et c’est justement pour éviter ces points négatifs que vous utilisez des évitements.
Empêcher la catastrophe. Coûte que coûte.
Vous êtes prêt à renier votre opinion, votre identité, votre regard, votre corps.
Vous êtes tellement dans l’auto-observation que vous vous déconnectez du contenu de la conversation, et perdez le fil de la discussion.
Je suis célibataire parce que je ne sais pas draguer. J’ai déjà été intéressée par plein de mecs, mais il me faut 3000 ans pour les approcher, et généralement une fois qu’on est devenu amis c’est trop tard. Si on me drague (rêvons un peu), je ne sais pas répondre, je deviens toute rouge, je réponds par un « oui » ou un « non » et je m’esquive. C’est débile par ce que si le mec me drague c’est qu’il est intéressé, mais j’ai peur de dire des choses sans intérêt, donc je me saborde.
LAURA
Après la discussion
Ça y est.
Vous rentrez chez vous.
Un verre et une heure et demie, c’était la durée de votre calvaire.
À moins que…
Oui, j’ai parlé trop vite.
Même après la discussion, votre cerveau bouillonne.
Vous êtes envahis par la déception de votre prestation et vous repensez à tout ce qu’il vient de se passer.
Toutes ces ruminations orientées exclusivement vers le négatif, et qui omettent les éléments qui se sont bien déroulés, donnent raison à vos croyances.
Encore pires, elles les renforcent, et vous dissuadent de retenter l’expérience.
Anxiété sociale et relations amoureuses : dysfonctionnements sexuels
Mesdames, ce paragraphe s’adresse aux hommes !
Mais après tout, rien ne vous empêche de le lire.
Les hommes atteints de phobie sociale ont une peur panique des relations sexuelles (de manière générale).
Cette peur tourne autour du jugement féminin, et du postulat « machiste ».
L’homme doit tout le temps être performant. Quelles que soient les circonstances.
C’est ainsi qu’un premier échec sexuel qui serait interprété par beaucoup d’homme comme occasionnel et sans conséquence devient pour un phobique social l’annonce d’échec futur à répétition.
Cette interprétation sera suivie d’anxiété vis-à-vis des rapports sexuels.
Elle entraînera alors d’autres échecs.
En effet, l’excès d’angoisse fait diminuer l’érection et précipite l’éjaculation.
Par la suite, l’évitement des rencontres sexuelles sera total.
C’est ce qu’on appelle « le rôle du spectateur« .
Après un échec sexuel, vous allez devenir le spectateur de votre propre sexualité.
Vous vous regardez en action, jaugez votre performance, mais n’arrivez pas à vous abandonner aux sensations.
Pas si vite, mesdames, je vous vois déjà souffler.
Ce mécanisme se retrouve aussi chez la femme anorgasmique !
Anxiété sociale et relations amoureuses : que faire ?
Que l’on soit adolescent, jeune adulte ou dans la force de l’âge, les relations amoureuses sont importante pour notre bien être général.
Mais comment faire, quand anxiété sociale et relations amoureuses ne collent pas ensemble ?
Vous allez être déçus, mais pourtant, il existe une seule solution, la plus viable sur le long terme.
GUÉRIR DE VOTRE PHOBIE SOCIALE !
Si vous voulez enfin retrouver une simplicité dans vos relations amoureuses, alors vous devrez vaincre la phobie sociale par tous les moyens.
Il n’existe malheureusement pas de remèdes miracles pour devenir le Don Juan que vous rêvez d’être, tout en étant encore victime de phobie sociale.
Comme disait Erodote, il faut chercher la cause des causes.
Vous n’arrivez pas à trouver l’amour ? Vous n’arrivez pas à emballer le garçon ou la fille qui vous plaît ? Et vous fuyez dès qu’une personne attirante à vos yeux vous aborde ?
La cause de ces difficultés n’est pas vos problèmes de relations amoureuses, mais bien votre phobie sociale.
3 astuces pour supporter votre rendez-vous, malgré votre anxiété sociale
Je sais ce que vous vous êtes dit.
Si si si, ne mentez pas.
« Non, mais il est sérieux ? La seule solution qu’il me propose pour arriver à gérer mes rencontres, c’est de vaincre ma phobie sociale ?« .
Je sais. Je vous comprends.
C’est comme dire que pour arrêter les tueries, il faudrait supprimer toutes les armes du monde. Logique.
Et vaincre votre phobie sociale est bien la seule solution pour que vos problèmes disparaissent à tout jamais.
Mais bon, le truc, c’est que ça ne se fait pas en deux jours. Ni même en deux semaines.
Et votre rendez-vous est sûrement bien avant.
Alors rien que pour vous, voici 3 astuces qui vous aideront à supporter votre anxiété, malgré votre phobie sociale.
1- Focus sur vos qualités
Avant de partir rejoindre la fameuse personne (bon d’accord, j’arrête d’en rajouter, c’est promis), faites la liste de toutes vos qualités.
Posez-vous ces deux questions :
- Qu’est-ce que vous savez bien faire ?
- Que faites-vous mieux que la plupart des gens ?
Faites une petite liste écrite ou mentale.
Le fait de lister vos atouts agira sur plusieurs points.
Vous vous sentirez déjà plus en confiance. Car en tant que phobique social, rare sont les fois ou vous prenez le temps de voir ce qui va.
Mais cette liste permettra également de trouver des sujets de discussion, et d’avoir des choses intéressantes à dire.
En bref, votre confiance se retrouvera décuplée.
2- Évitez le café
Bien évidement, rien ne sert de rajouter une dose de stress à votre anxiété.
Lorsque votre plat de pâte est trop salé, rajoutez-vous du sel ? Non.
Alors, évitez de prendre une tasse de café avant votre rendez-vous.
Privilégiez l’eau, tout simplement.
3- Respirez
Ce conseil est valable à n’importe quel moment de la journée, mais encore plus lorsque vous rencontrez une situation angoissante.
Avant de partir de chez vous, ou bien quelques secondes avant de rencontrer la fam… (oups pardon, j’avais promis) la personne en question, pensez à respirer.
Le fait de vous centrer sur votre respiration vous empêchera de penser à autres choses, mais surtout, vous calmera.
Prenez de grandes inspirations de 5 secondes, puis soufflez, pendant 5 secondes également.
Faites ça trois ou quatre fois.
Vous vous sentirez instantanément plus détendu.
Évitez de répéter cet exercice un trop grand nombre de fois à la suite. Le surplus d’oxygène pourra vous faire tourner la tête.
À moins que ce ne soit cette fameuse personne ? 😉
Ma phobie sociale m’a gâchée toutes mes relations amoureuses de mon adolescence…
J’étais timide avec les filles, incapable de draguer… et lorsque une fille s’intéressait à moi, j’avais tellement peur de lui déplaire et qu’elle voit mes défaut que souvent j’arrêtais avant que ça devienne trop intime. Parfois une fille s’accrochait vraiment, alors on sortait ensemble, puis je me lassais en quelques semaines… bref catastrophique quoi !
J’avais tellement peur de ne pas être à la hauteur que je suis resté puceau jusqu’à 26 ans, alors que j’ai eu de multiples occasions de passer à l’action…
Aujourd’hui je suis marié, e très heureux. J’ai trouvé une femme qui me comprenait, et qui savait ce que j’endure.
Mais avec la découverte de ton blog et tes messages d’espoir, je t’avoue que l’envie de venir à bout de cette ****** de maladie revient en force.
Je t’ai envoyé un mail à ce propos d’ailleurs 😉
Plus je lisais et plus j’avais l’impression que tu me décrivais !!
C’est exactement ça !! Punaise c’est vraiment touchant de voir qu’on n’est pas seul à vivre ces situations !! Je parcours tes articles un peu tous les jours et aussi tes vidéos, merci pour ce que tu nous apporte !
Ma phobie sociale m’a pourris mes relations amoureuses pendant des années… j’étais mal à l’aise avec les filles, et lorsque j’en connaissais une un peu trop bien je sais pas pourquoi je prenais mes distances directement.
Votre article reflète parfaitement ce que nous vivons, hélas…
Séb
Vrai, vrai et encore vrai… j’ai loupé mon adolescence. Heureusement j’ai quand même réussis à trouver la femme de ma vie, malgré ma phobie sociale ! C’est vrai que c’est quand même beaucoup plus difficile, mais c’est faisable.
VRAI ! Merci
Je suis contente de voir que je ne suis pas seule… ca me fait chaud au coeur, vraiment !
[…] ne parle pas de l’anxiété avant un rendez-vous amoureux, ou de celle avant une réunion […]
[…] vous évite directement et cette situation peut affecter ses relations, qu’il s’agisse de relation amoureuse, professionnelle ou […]