Aider une personne atteinte de phobie sociale n’est pas facile. C’est un fait.

Il y a quelque temps, après une nuit particulièrement agitée, ma mère était venue dans ma chambre, d’un air triste en me disant :

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« Je ne sais pas comment t’aider. J’ai toujours l’impression de dire la chose qu’il ne faut pas« .

Je peux comprendre son désarroi. Si je me mets dans la situation inverse. Je suis parent et vois mon enfant souffrir. Sans savoir comment l’aider.

C’est désespérant.

Mais la phobie sociale, ce n’est pas comme une jambe cassée. Une fracture, on sait comment la guérir.

Une phobie sociale, aucune instruction claire ne certifie à 100% la guérison. On ne peut faire que des suggestions.

Et c’est pourquoi aider une personne atteinte de phobie sociale est si difficile.

Au fil des années, j’ai eu des expériences épouvantables avec des amis, des collègues qui essayaient de m’aider. Mais en disant les mauvaises choses. 

À l’époque, je ne savais pas comment les conseillers. La phobie sociale ne vient pas avec un mode d’emploi !

Alors voici 15 conseils pour aider une personne atteinte de phobie sociale.

Pour renaître, elle devra relever de nombreux défis. Avoir une famille solidaire et un réseau d’amis facilitera son traitement et son rétablissement.

1- Apprenez en plus sur sa maladie

La phobie sociale est bien plus qu’une simple timidité.

J’ai d’ailleurs écrit un article complet sur la différence entre timidité et phobie sociale.

Cette phobie est liée à des anomalies de la chimie du cerveau, ainsi qu’à des schémas de pensée dysfonctionnels.

Alors, commencez par vous renseigner sur les symptômes de la phobie sociale. Vous serez mieux à même de percevoir quand votre proche sera au plus mal.

Puis, penchez-vous sur les traitements de la phobie sociale les plus efficaces. En comprenant comment fonctionne la maladie, et comment la guérir, alors votre accompagnement sera d’autant plus précieux, et utile.

2- Ne soyez pas complice

La plupart du temps, un phobique social est diagnostiqué des années après l’apparition de sa maladie.

Vous avez sûrement développé des habitudes pour l’aider à éviter certaines situations qui l’angoissent. 

Par exemple :

  • Parler au nom de votre sœur dans des situations sociales
  • Poser les questions aux vendeurs du magasin à la place de votre fils
  • Commander dans un restaurant à la place de votre conjoint
  • Dire oui à chaque fois que votre proche demande à partir d’un endroit

Il faudra du temps et de la pratique pour désapprendre ces modèles.

Si votre proche devient trop angoissé et veut quitter une situation, négociez avec lui pour rester un peu plus longtemps. 

C’est un équilibre délicat entre ne pas permettre l’évitement et être sensible à la nécessité de progresser lentement. 

Apprenez quand être patient et quand pousser un peu.

3-Persuadez-le de se soigner

36% des phobiques sociaux attendent plus de 10 ans avant de se soigner. Inquiétant pas vrai ?

C’est pour cela qu’on estime qu’une grande quantité de phobiques sociaux ne sont pas comptabilisés dans les statistiques.

Demander de l’aide pour un phobique social est très difficile. Il « ne veut pas déranger« , ou « a peur qu’on se moque de lui« .

Moi-même, j’ai mis des années avant d’en parler à ma famille. Jusqu’au jour où j’ai craqué.

Vous pouvez aller voir mon témoignage.

Mais réalisez une chose. Plus votre proche sera pris en charge rapidement, plus vite il sera guéri.

Alors, motivez-le à se prendre en main et à se faire accompagner. Mais surtout, restez avec lui jusqu’à sa thérapie terminée.

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4- Encouragez-le, tout le temps

La thérapie pour vaincre la phobie sociale est graduelle. C’est-à-dire qu’on ne commencera jamais par confronter la personne phobique sociale à la pire situation du monde. Du genre faire des roulades dans la rue commerciale à côté de chez vous.

Non. La thérapie se fait en douceur. Pas à pas.

Et c’est pour cela que vous devrez être présent chaque jour. Après chaque exercice, aussi banal puisse-t-il vous paraître, féliciter votre proche.

Au départ, celui-ci sera peut-être peu déçu, ayant l’impression de ne pas progresser. Pourtant, il avance.

Alors, n’hésitez pas à l’encourager chaque fois que l’occasion se présente. Vous lui donnerez de la force, du courage et de la motivation.

5- Instaurez une routine

Pour une personne anxieuse, la routine est la meilleure des choses.

Savoir exactement ce qu’elle va faire de sa journée, manger à des heures précises, se coucher à la même heure, avoir le même rituel après la douche…

Toutes ces petites choses feront que votre proche se sentira bien. Et à la moindre perturbation, son anxiété risque d’augmenter.

La période où votre proche commencera sa thérapie risque d’être stressante, car il devra justement sortir de sa zone de confort. Mais attention, seulement pendant les exercices.

Retrouver ses petites habitudes en rentrant chez lui lui permettra de décompresser et de ne pas se faire envahir par son anxiété.

Essayez donc de maintenir tant que possible cette routine. Sans pour autant en faire un pacha !

6- Posez-lui cette question

« De quoi as-tu besoin ? »

Cette question est essentielle si vous voulez accompagner votre proche dans sa renaissance.

Il est très difficile de savoir exactement de quoi a besoin un phobique social. Même si vous avez l’impression de le connaître par coeur.

Alors, demandez-lui régulièrement comment vous pourriez l’aider au mieux à faire face.

Seul lui pourra vous donner la meilleure réponse qui soit.

7- Soyez patient

On ne guérit pas de la phobie sociale comme on guérit d’un rhume.

Il faut des mois pour en sortir, parfois même des années.

Alors, vous le premier, faites preuve de patience. Si vous voyez votre proche s’agacer, désespérer, le moral dans les chaussettes, remotivez-le.

Dites-lui que guérir de la phobie sociale est un processus lent. Qu’il a mis des années à apprendre des schémas cognitifs faux, et qu’il faut donc un moment pour les désapprendre.

Au début de la thérapie, dites-lui également qu’une chose est sûre : il passera par des hauts et des bas. Il aura parfois l’impression de progresser à toute vitesse, puis deux semaines plus tard, de replonger dans les bas-fonds.

C’est normal.

Le fait de le prévenir avant rendra ces moments plus faciles à supporter. Servez-vous-en.

8- Gérez vos propres émotions

Vous êtes en pleine queue depuis 10 minutes. Le magasin est bondé de monde. Soudain, votre conjointe commence à paniquer.

Vous le voyez. Sa respiration s’accélère, ses joues sont rouge écarlate, sa main est moite…

Vite, il faut la sortir de là ! Vous vous empressez de lui crier « vite, on sort, il faut absolument que tu prennes l’air ! » en la tirant derrière vous à toute vitesse.

STOP.

Cette réaction n’est pas la bonne.

En vous voyant paniquer vous aussi, votre conjointe se sentira encore moins rassurée. Vous devez donc gérer vos émotions.

Bien qu’il soit important que vous fassiez preuve d’empathie, ne vous faites pas envahir par la peur.

Pour la même situation, prenez simplement votre conjointe par le bras et dites-lui « tu ne te sens pas très bien. Tu veux qu’on essaye de rester un peu ? L’anxiété va finir par redescendre. Mais si tu ne te sens vraiment pas bien, on peut aller prendre l’air ».

Prenez un ton doux et calme. Votre partenaire se sentira plus en sécurité.

9- Ne faites pas de reproche

Faire des critiques n’aideront en rien votre proche à s’en sortir. Au contraire. Il se sentira coupable.

Il risque alors de se sentir jugé, mal épaulé. Et le soir avant de s’endormir, parmi ses ruminations intempestives, il se dira qu’il vous à déçu.

N’oubliez pas que la personne victime de phobie sociale est parfaitement lucide sur sa maladie. Elle n’a pas besoin de « coup de pied aux fesses« , mais simplement de soutien. Surtout pendant les expositions.

10- Écoutez

Vous voulez aider une personne atteinte de phobie sociale ? Écoutez là.

Parfois, le simple fait de l’écouter l’aidera à se sentir mieux.

Tendez l’oreille, sans jamais émettre de jugement. Simplement, écoutez ce qu’elle a vous dire.

C’est avec ce genre d’attitude que la confiance se crée.

11- Utilisez des techniques de distraction

Naturellement, lorsque votre cerveau est occupé à quelque chose, il en oubliera le reste.

Nous avons un cerveau monotâche, même mesdames (je risque de m’exposer aux foudres !).

Ainsi, trouvez des activités à faire avec votre proche pour lui changer les idées. Une partie de jeux vidéo, un jeu de société, lire un livre, toute activité agréable qui lui fera oublier pendant un instant ses problèmes.

12- Travaillez avec ses émotions

L’anxiété n’est pas rationnelle. Par conséquent, une réponse rationnelle ne sera probablement pas utile, surtout pendant une crise de panique.

Au lieu de cela, essayez de travailler avec les émotions de la personne. Acceptez qu’elle se sente anxieuse et, plutôt que d’être ferme, soyez patients et gentils. Rappelez-lui que même s’il elle est très angoissés en ce moment, l’anxiété finira forcement par redescendre.

Travaillez avec ses pensées irrationnelles. Par exemple, essayez quelque chose comme: « Je sais que tu es hyper anxieux en ce moment même, mais souviens-toi que c’est ta maladie. Ce n’est pas réel,  tu n’es pas en danger ».

Cette phrase l’aidera beaucoup plus que « pourquoi tu es inquiet ? Il n’y a aucune raison !« .

13- Ne l’empêchez JAMAIS de fuir

Si vous voulez vraiment aider une personne atteinte de phobie sociale, alors ce conseil est peut-être le plus important.

Surtout, n’empêchez jamais une personne de faire son évitement une fois qu’elle l’a commencé. Quand l’évitement est lancé, il est trop tard, le cerveau a produit trop d’anxiété pour faire demi-tour.

Imaginez la scène.

Vous êtes avec votre frère au centre commercial. L’exercice du jour : demander un renseignement à une vendeuse (pas un vendeur, une vendeuse ! C’est plus compliqué).

Au moment ou votre frère s’approche, vous le voyez faire demi-tour, les yeux écarquiller de peur, et sortir du magasin à grande enjambé. Il se dirige tout droit vers la sortie.

Alors, vous l’attrapez par le bras, et vous lui dites « non, ne pars pas ! Tu dois le faire ! Aller on y retourne, on retente, tu vas y arriver !« .

Votre frère, en panique, s’échappe de votre emprise et s’en va vers la sortie.

Vous pensiez bien faire, mais vous venez de trahir la confiance de votre frère.

Si vous forcez votre proche à continuer, surtout s’il est en pleine crise d’angoisse, celui perdra toute confiance ne vous. Il vous percevra alors comme une menace qui l’empêchera de fuir, et ne retendra jamais l’expérience.

Alors, quelle est la bonne attitude ?

Simplement, laissez-le fuir. Attendez qu’il se calme, puis recommencez très progressivement l’exercice.

14- Encouragez-le à faire du sport

En parlant de remède miracle. Le sport en est un.

Encore une fois, je ne vais pas vous énumérer tous les bienfaits du sport, je pense que vos les connaissez.

Essayez de motiver votre proche à se bouger ! Emmenez-le courir, faites un tennis, un ping-pong, ou allez vous balader dans le parc d’à côté. Peu importe à vrai dire.

Le sport diminue le stress. Alors, servez-vous-en !

15- Et enfin, soyez drôle !

Je ne compte plus les moments de fou rire avec mes amis. Ce sont pendant ces moments que j’oublie tout, et que je profite simplement de l’instant présent.

Le rire tue le stress comme l’eau tue le feu. 

Mes amis étaient excellents pour me faire rire quand j’étais anxieux. Par exemple, si je leur disais « Je sens que tout le monde me regarde« , ils me répondaient un truc du style : « Ben oui. Ils doivent penser que t’es Charles Aznavour ou quelque chose comme ça. Tu devrais chanter là, au milieu de la rue ça nous payerait la tournée de ce soir !« .

N’hésitez pas une seule seconde à faire rire la personne en qui vous tenez. Ne dit-on pas que le rire est un remède miracle ?

Vous souhaitez aider une personne atteinte de phobie sociale ?

J’ai peut-être quelque chose pour vous.

Ne vous ai-je pas dit au début que la première des choses à faire est d’en apprendre plus sur la maladie ?

Pour cela, je vous mets à dispositions une série de vidéos gratuites, ou je vous explique comment sortir de la phobie sociale.

Vous aurez égalment accès à mon livre « Le Guide De Survie De La Phobie Sociale », publié aux éditions vie. Racontant l’histoire d’Arthur, un phobique social parisien, ce livre vous sera d’une grande aide pour vous aider à comprendre comment accompagner une personne victime de cette phobie au quotidien.

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  • Merci Quentin !! Mon fils a été diagnostiqué il y a de ça quelques mois, et je vous avoue être un peu désespérée. Je me suis parfaitement reconnue dans votre exemple au début.

    Effectivement, je vais commencer tout d’abord par en apprendre plus sur cette maladie. Comme tu le dis, c’est en apprenant comment elle fonctionne qu’on sera mieux à même de pouvoir aider notre proche.

    Merci pour vos conseils.

    Stéphanie Landuis

  • Je suis phobique social, et j’ai direct envoyé ton article à mes parents !! Je pense que ca va les guider. Il sfont tout ce qu’ils peuvent pour m’aider, mais c’est vrai que parfois, pas forcement de la bonne manière… D’ailleurs il y a des chances pour qu’ils lisent ce commentaire, je vous embrasse !

  • Merci pour votre article, effectivement, la phobie sociale est une maladie bien inconnue (pour l’instant)

  • Superbe !

    C’est tellement compliqué d’expliquer cette maladie aux autres… quand on me demande ce que ca me fais, je ne sais jamais quoi répondre à part « ben des crises d’angoisses parfois ».

  • Article très riche qui donne la pêche dès le matin…

    Amusant et informatif ! Je compte bien m’en inspirer.

    Merci pour tout ce contenu André.

    Bonne journée

    ZN

  • Vraiment merci, je vais le faire lire à quelques proches, ils comprendront enfin !!

  • Superbe article, c’est vrai que faire comprendre ce trouble, c’est tout sauf évident…